Le troisième roman de Joffrine Donnadieu, Aux nuits à venir, publié chez Gallimard en août 2025, nous prend au piège d’une histoire d’amour que tout destine à l’impossible. Marge, sans emploi ni domicile stable, et Victor, ancien militaire retranché dans une cabane de chantier rue des Martyrs, se rencontrent dans les décombres – au propre comme au figuré.
Car ce qui fascine d’emblée, c’est cette géographie symbolique : l’immeuble en ruine où ils se réfugient n’est pas qu’un abri de fortune. Il devient le miroir de leur condition, la matérialisation de leur exclusion sociale. Deux êtres en marge, deux architectures qui s’effondrent – l’une de pierre, les autres de chair. Dans ce parallèle, Donnadieu pose une question politique autant que poétique : où trouve-t-on sa place quand la société ne veut pas de vous ?

Aux nuits à venir est un roman sur la résistance – celle des corps, des cœurs, des imaginaires face à un monde qui voudrait tout normaliser.

Un livre puissant, dérangeant, magnifique.